Les métiers de la nature et du vivant attirent (dont une large part de jeunes) :

  • 83% des jeunes Français de moins de 30 ans pourraient y travailler
  • et 8 actifs sur 10 pourraient s’y reconvertir

Reconversions, quête de sens : certaines préoccupations des Français n’ont fait que grandir avec la crise sanitaire. Sont-ils à la recherche d’un métier passion ? Quel(s) rapport(s) ont-ils avec les métiers de la nature et du vivant ? Quelle image ces métiers ont-ils auprès des Français et notamment des jeunes ?

Le CNEAP, acteur majeur de l’enseignement agricole, a réalisé en partenariat avec Viavoice, un sondage sur les Français et les métiers de la nature et du vivant.

3 principaux enseignements

  • Les Français à la recherche d’un métier passion,
  • 75% des Français placent la passion en tête des critères qu’ils jugent prioritaires pour chercher un travail
  • Dans leur diversité, les métiers de la nature et du vivant attirent,
  • Les métiers de la nature et du vivant apparaissent presque unanimement comme pourvoyeurs d’emploi (95%) et innovants (93%)
  • Près de 9 parents sur 10 les recommanderaient à leurs enfants de moins de 25 ans (89%)
  • 8 jeunes de moins de 30 ans sur 10 les envisageraient et pourraient y travailler (83%)
  • 79% des actifs pourraient s’y reconvertir, une part qui atteint 87 % parmi les actifs de moins de 25 ans
  • Mais en pratique, les métiers de la nature et du vivant sont mal connus et perçus comme peu rémunérateurs
  • Selon les Français, les principales raisons qui expliquent que les plus jeunes ignorent ces métiers sont la faible rémunération (66%), la difficulté́, l’exigence des métiers (58%) et le manque de connaissance des formations (40%).

Méthodologie

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population française (18+). Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire de Yougov France, du 31 mai au 2 juin 2022, selon la méthode des quotas (appliquée aux critères du sexe, de l’âge, de la profession des interviewés après stratification par région et catégorie d’agglomération).

La Passion, critère N°1 dans le choix d’un métier pour les Français

Interrogés sur les critères qu’ils jugent prioritaires pour chercher un travail, 3/4 des Français placent les métiers « passion » en tête de leurs exigences.

En deuxième position, 45% des Français recherchent un métier leur permettent de dégager du temps libre et de gagner le plus d’argent possible (39%), critère placé en troisième position dans le choix d’un métier.

Les métiers de la nature et du vivant : un secteur diversifié et attractif, plus particulièrement pour les jeunes !

D’après les résultats de l’étude, les métiers de la nature et du vivant bénéficient d’une grande attractivité auprès des Français, en ce sens les métiers du secteur de l’environnement (82%) et des paysages et de l’aménagement (79%) apparaissent comme les plus passionnants.

Ensuite, aux métiers de l’environnement, viennent s’ajouter les métiers des services à la personne ainsi que ceux du secteur agroalimentaire qui paraissent comme étant des métiers stratégiques pour la France de demain (81%, 79% et 74%).

De manière plus globale, les métiers de la nature et du vivant apparaissent presque unanimement comme pourvoyeur d’emploi (95%) et innovants (93%) vis-à-vis des Français.

Ces métiers bénéficient aussi d’un fort pouvoir de prescription puisqu’environ 9 parents sur 10 les recommanderaient à leurs enfants de moins de 25 ans (89%).

Une attractivité qui vient se confirmer une fois de plus auprès des plus jeunes, en ce sens les résultats de l’étude ont démontré que pas moins de 8 jeunes de moins de 30 ans sur 10 les envisageraient pour y travailler (83%) et que 79% des actifs pourraient s’y reconvertir, une part qui atteint 87 % parmi les actifs de moins de 25 ans.

Dans le détail, et concernant les métiers de l’environnement, c’est sans surprise que la majorité des Français (84%) perçoit ce secteur comme étant porteur d’emploi dans les années à venir, en plus d’être un secteur stratégique et qui regroupe des métiers innovants (81%).

En analysant de plus près les résultats de l’étude, les métiers des paysages et de l’aménagement se démarquent aussi du reste des métiers de la nature et du vivant. Traduite en chiffre, cette attractivité se matérialise par le fait que près de 8 Français sur 10 trouvent un certain intérêt à exercer ce métier.

« L’enquête montre ce qu’intuitivement nous savions : les métiers de la nature, l’appétence pour le vivant, ont le vent en poupe, principalement auprès de jeunes. Ils sont soucieux de l’avenir de la planète et entendent y contribuer. Cela est réjouissant ; les métiers de l’agriculture s’entendent comme respectueux de l’environnement, qu’il soit humain ou naturel. Ils nous invitent à un autre regard sur le monde que les formations agricoles doivent contribuer à conforter. L’enseignement agricole est l’un des piliers indispensables à la prise de conscience d’une part et à la formation d’autre part de la transformation des sociétés que nous sommes en train de vivre. Au plan « Enseigner à produire autrement » du ministère de l’agriculture, il nous semble souhaitable de montrer que c’est une invitation à un changement plus complet de la production, certes, mais également de la consommation qu’il nous faut travailler avec les jeunes scolarisés dans notre réseau. » déclare Philippe Poussin, Secrétaire Général du CNEAP.

 

Une image à redorer : entre pédagogie et information

Sur le papier, les métiers de la nature et du vivant bénéficient d’une belle attractivité et sont bien perçus par la majorité des Français, mais en réalité beaucoup de jeunes se détournent de ces métiers jugés peu rémunérateurs et difficile à exercer.

Une différence entre perception et réalité confirmée par l’étude puisque 66% des personnes interrogées au sujet des principaux aspects qui détournent les plus jeunes des métiers de la nature et du vivant ont placé la faible rémunération en tête de ces raisons, suivi de la difficulté et de la haute exigence de ces métiers (58%).

Le troisième aspect cité est le manque de connaissance des formations qui mènent à ces métiers (40%). Auprès des 18-24 ans, le manque de connaissance des formations est davantage cité que la difficulté des métiers (44% versus 39%).

Le dernier point abordé par cette étude vient confirmer l’importance de mieux faire de la pédagogie et de l’information sur les métiers de la nature et du vivant, car seulement 8% des Français connaissent précisément les formations qui y mènent.

« Le cœur de notre problème est simplement présenté : il existe un fort décalage entre le « capital sympathie » des métiers du vivant et le désir de s’y engager professionnellement. Manque d’attractivité de l’enseignement agricole ? Peut-être, mais plus probablement une conjonction de trois facteurs : Un manque de notoriété/visibilité de l’enseignement agricole, déjà évoqué : le « sourcing » est confus. Une pertinence des démarches des secteurs professionnels dans leur volonté de mieux promouvoir leurs métiers questionnables. Deux exemples : les conventions signées entre les deux ministères (education nationale et agriculture) ont des difficultés à « infuser » jusqu’aux acteurs de proximité des jeunes que sont les professeurs principaux de collège ; la convention signée entre le réseau des Carif-Oref et différents partenaires (professionnels, fédération de parents…) tend à confondre attractivité des formations agricoles et celle des métiers de l’agriculture. Ce n’est pas la même question : l’enseignement agricole formera des jeunes que si, en amont, il est mieux connu, mais surtout si, en aval, les métiers auxquels il prépare montrent leur attractivité. Il faut noter la bonne volonté du ministère de l’agriculture qui a lancé deux campagnes : l’une sur les métiers de l’agriculture, l’autre sur l’enseignement agricole. Des conditions financières et de « qualité de vie au travail » jugées inadaptées à ce que les jeunes expriment de leur recherche d’articulation entre vie privée et vie professionnelle. On voit que, si l’enseignement agricole n’a pas les clefs de résolution de ces questions, la qualité des formations proposées mesurée par les attendus sociétaux, dans un avenir de plus en plus proche, passent par un travail croisé des différents acteurs. » explique Philippe Poussin, Secrétaire Général du CNEAP.

 

A propos du Conseil National de l’Enseignement Agricole Privé (CNEAP)

Le réseau CNEAP fédère près de 200 établissements de formation répartis sur la métropole et l’outre-mer, en fort lien avec le monde professionnel et les territoires.

En formation scolaire, par apprentissage et en formation continue, les équipes pédagogiques et éducatives préparent les apprenants, aux métiers de la nature et du vivant, de la 4ème à l’École d’Ingénieur. Au-delà de leurs missions de formation et d’insertion professionnelle, les établissements du CNEAP constituent de véritables centres de ressources et un réseau d’employeurs, participant ainsi à la dynamique territoriale.

Plus d’informations : http://www.cneap.fr