La Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 a été un point essentiel dans l’évolution des pratiques inclusives au sein du système scolaire. Elle est, depuis, révélatrice d’un besoin de prendre en compte les élèves en tant qu’individus avant tout, sans les déterminer à l’une de leurs spécificités.

L’inclusion scolaire et les établissements du CNEAP

Les établissements du réseau CNEAP font preuve d’innovations pour accueillir chacun et chacune dans l’intégralité de leur personne au-delà du cadre réglementaire. Incarner l’inclusion scolaire, cela se vit et se voit. Ainsi, certains établissements ont fait le choix de classes modulaires en installant des ballons ergonomiques, des vélos-bureaux, des zen zones, des pôles de regroupement comme au Lycée Saint Marie d’Aire sur la Lys (62). L’élève est alors considéré dans l’intégralité de son être. D’autres lycées ont mis en œuvre des rituels de lecture, de temps hors-les-murs, des pauses réflexives permettant à tous une prise en compte des temps d’assimilation, c’est le cas au sein de Groupe Saint Exupéry de Rennes (35) ou encore à l’IET de Hoymille (62), deux établissements qui ont déployé l’opération “Silence, on lit”. Le point commun de toutes ces innovations est bien la prise en compte du jeune quelles que soient ses spécificités. Il a, dès lors, les moyens de réussir ses apprentissages.

L’inclusion scolaire pour un bien-être de tous

La dynamique inclusive ne s’arrête pas à l’adéquation entre l’adaptation de la formation et les spécificités de chacun. Elle est également prégnante dans le développement d’un vivre ensemble partagé et porteur de sens, celui de l’accueil de l’autre, celui de l’entraide, celui du collectif. C’est pourquoi, des modules comme l’équithérapie permettent de mieux comprendre la relation qui lie la personne et l’animal pour un mieux-être de l’individu, tel est le cas au Lycée Touscayrats de Verdalle (81). C’est la même dynamique qui est mise en œuvre lors de l’accueil d’un chien d’assistance à la réussite scolaire (CARS) au sein du Lycée et Centre de formation Continue le Val de l’Ouin à Mauléon (79). D’autres lycées proposent des modules pour apprendre et développer la langue des signes française dans les formations de CAP agricole SAPVER ou de bac pro SAPAT, comme c’est le cas au Lycée Jeanne Lestonnac de Beaumont de Lomagne (82) ou au Lycée BeauSoleil de Céret (66). Les modules laissés à l’initiative de l’établissement s’orientent vers l’approche de l’autre et la connaissance de soi. Le réseau CNEAP s’engage sur les territoires pour favoriser l’émergence d’une maison commune qu’est cette société unique et multiple.

L’inclusion scolaire, mission éducative

Toutes ces entrées participent aux dimensions d’accessibilité et de compensation, deux aspects indissociables à la logique inclusive pour repenser le besoin de chacun à la fois d’accéder à l’information, terme générique, mais également de parfaire ses capacités. Le site AccessLab accompagne l’ensemble des acteurs de l’Enseignement Agricole pour garantir une logique d’ensemble cohérente et pérenne.

De l’inclusion scolaire à l’inclusion sociale

Avant tout, l’inclusion scolaire acte la prise en compte de l’individu comme point d’ancrage de la montée en compétences. L’adaptation est celle des modalités de formation pour que chaque jeune, quel que soit son parcours de vie, puisse se ressourcer et trouver le tremplin lui permettant de parfaire son projet personnel et professionnel.
En outre, la valorisation passe par la réussite, non de l’examen en lui-même, mais du processus mis en œuvre au sein des établissements du CNEAP pour compenser un handicap, (r)amener des élèves vers le goût d’apprendre et ainsi révéler les capacités du jeune. Au Lycée Massabielle du Vernet Chaméane (63), le dispositif Junior s’inscrit dans cette dynamique éducative et pédagogique.
Enfin, des personnels des établissements de l’Enseignement agricole en général et du réseau CNEAP en particulier, vivent cette inclusion sociale et professionnelle car il ne peut y avoir société inclusive que s’il y a inclusion socio-professionnelle au-delà de l’éducation elle-même. C’est en garantissant la place de chacun que tous progressent et que la société évolue.

Damien Blanchard, Chargé de mission Accompagnement éducatif et pédagogique des établissements
Le Collectif Référents Inclusion du CNEAP