Le 9 septembre dernier, Emmanuel Macron annonçait le lancement d’une concertation nationale pour construire un pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles. Ces deux éléments s’inscrivent dans la stratégie de renforcement et de reconquête de la souveraineté alimentaire et de planification écologique de la France.

Jeudi 7 décembre a eu lieu, au Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, le lancement officiel de cette consultation par le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau.

La France est face à un enjeu déterminant et historique, celui du renouvellement des générations d’actifs en agriculture. Un renouvellement qui doit être efficient afin de maintenir le potentiel de production de la France.

Et ce défi percute d’autres défis : les défis climatiques, économiques, environnementaux ou encore sociétaux. Tous sont immenses et inédits !

Le ministère de l’agriculture, voit dans le défi du renouvellement des générations, une opportunité pour répondre à l’ensemble des défis. Un projet ambitieux qui passera par la volonté collective d’accompagner celles et ceux qui embrasseront le projet d’installation en agriculture. Cet accompagnement est à bâtir pour tous les parcours envisagés, pour chaque territoire dans ses spécificités, pour chaque acteur économique et pour chaque métier du secteur agricole.

Comme l’a souligné Marc Fesneau, “les métiers de l’agriculture sont des métiers essentiels pour renforcer la souveraineté alimentaire de notre pays, assurer le renouvellement des générations et accélérer les transitions” … “Cela nous oblige à agir collectivement et de manière constructive” … “Assumons nos divergences et prenons le risque de nos convergences” a t-il conclu avant de céder la parole à Benoît Bonaimé, directeur général de l’enseignement et de la recherche qui a présenté les principes et la méthode pour la concertation.

De nombreuses structures , dont le CNEAP, sont associées à cette concertation qui s’engage et qui se fera à différents échelons :

  • Une concertation nationale pilotée par le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, en lien avec Régions de France
    Dès le mois de janvier, trois groupes de travail nationaux se réuniront autour des thématiques suivantes :
    • Orientation et formation, groupe co-présidé par Frédérique Alexandre-Bailly, directrice générale de l’ONISEP et Nicolas Nouail, directeur du Lycée agricole d’Yvetot.
    • Installation et transmission, groupe co-présidé par Jean Salmon, président du CNEAP et Sarah Singla, agricultrice dans l’Aveyron, titulaire de la bourse Nuffield.
    • Adaptation et transition face au changement climatique, groupe co-présidé par Anne Claire Vial, présidente d’ACTA et Philippe Mauguin, président de l’INRAE
  • Une concertation régionale, copilotée par l’Etat et les régions, en lien avec l’APCA
  • Des consultations des jeunes de l’enseignement agricole, au niveau national et territorial.
    Cette consultation sera majoritairement organisée au sein des lycées d’enseignement agricole fin février, début mars. Les débats associeront le jeunes et les acteurs du territoire sur les grands thème et enjeux du projet. Ils pourront être organisés et animés par les jeunes.
    Une consultation du grand public sera également ouverte en ligne

Au terme de ces différentes concertations et consultations, les synthèses régionales seront remises aux groupes de travail nationaux.

Les rédactions du pacte et du projet de loi suivront.

Ils seront ensuite proposés fin juin 2023.

A l’occasion de ce lancement, dix jeunes issus de l’enseignement agricole, de la classe de 4e à l’école d’ingénieur étaient présents. Toutes et tous, à terme, ont un projet d’installation, soit dans le cadre d’une reprise de l’exploitation familiale, soit dans le cadre d’une installation sans filiation.

C’est le cas de Sven Delamare, étudiant en 2e année de BTSA Agronomie Productions Végétales au Lycée Sully de Maganville 78) qui ambitionne de reprendre l’exploitation familiale progressivement. Il souhaite débuter par un poste de salarié au sein de l’exploitation avant d’en reprendre les rennes. C’est également le cas d’Eliott Jubault, apprenti en 1e année de BTSA ACSE au sein de l’exploitation familiale. Tout deux, accompagnés de Murielle Guyard, agricultrice et enseignante en agronomie au Lycée Sully étaient donc présents à l’occasion du lancement de la concertation et ont eu l’opportunité de déjeuner avec les membres de la DGER, l’occasion pour eux de faire part de leur projet, de leurs envies, mais aussi de leurs attentes et de leurs points de vigilance. La concertation est donc bien lancée !